Traitement des hémorroïdes par embolisation
Le radiologue utilise un cathéter (petit tuyau) qu’il guide dans les vaisseaux jusqu’aux artères qui donnent naissance aux hémorroïdes. Ces artères seront bouchées afin de réduire le débit sanguin dans les paquets hémorroïdaires et diminuer les saignements.
Quels sont les symptômes des hémorroïdes ?
L’embolisation ne concerne que le traitement des hémorroides internes.
C’est une pathologie fréquente, qui touche environ 5% de la population française. Les hémorroïdes sont souvent longtemps asymptomatiques mais peuvent être invalidantes, en associant de manière variée des symptômes tels que douleurs, saignements ou prolapsus hémorroïdaire (une boule qui sort de l’anus).
Le saignement peut être un des symptômes principaux, et être handicapant, socialement ou médicalement, voire dangereux car quand il est chronique il peut parfois entrainer en plus de la gêne une anémie (baisse de l’hémoglobine) avec ses conséquences potentiellement graves, voir rarement un choc hémorragique (quand il est aigu et important, en général chez des personnes fragiles).
Comment se déroule l'embolisation des hémorroïdes ?
L'intervention se déroule au bloc opératoire de radiologie interventionnelle, sur table d'angiographie numérisée.
Le radiologue réalise une anesthésie locale puis une piqure au pli de l’aine pour introduire le cathéter dans l’artère fémorale, puis, en se guidant en radioscopie, va cathéteriser les artères qui nourrissent les paquets hémorroïdaires pour les bouches avec de très petites spires métalliques bio-compatibles appelées coïls.
En fin de procédure le point de ponction artériel fémoral est comprimé, ou occlus à l'aide d'un système de fermeture mécanique, autorisant une sortie de patient le jour même.
J’ai des hémorroides, puis-je bénéficier d’une embolisation ?
Si le symptôme prédominant est le saignement, il s’agit d’une excellente dindication. Car le but premier de cette technique est de contrôler le saignement. L’embolisation est d’autant plus intéressante dans la problématique du saignement, car celle-ci ne constitue en général pas une bonne indication de chirurgie, plutôt destinée à traiter les prolapsus hémorroïdaires.
Même si certaines études ont montré une certaine efficacité sur les douleurs ou le prolapsus hémorroïdaire, ces situations ne sont pas la principale indication de l’embolisation.
Dans certains cas où il y a un prolapsus en plus du saignement, en accord avec le chirurgien ou le gastro-enterologue/proctologue, l’embolisation pourra être réalisée comme la première étape avant un complément chirurgical, afin de diminuer la lourdeur de la chirurgie.
L’embolisation des hémorroïdes est-elle un traitement efficace ?
La technique est désormais éprouvée et la littérature montre des taux de succès technique très élevé (93 à 100 %), et une diminution satisfaisante des sympômes pour 64 et 94 % des patients.
En cas de récidive précoce, ou d’efficacité partielle, une nouvelle embolisation peut être réalisée, ciblant cette fois les artères hémorroïdaires accessoires qui peuvent parfois prendre le relais.
Quelles sont les risques du traitement ?
Il s’agit d’un traitement sûr car aucun cas de nécrose ou ischémie rectale n’a été rapporté. Il n’entraine quasiment pas de douleurs, et permet de maintenir la fonction sphicterienne
Les complications qui peuvent survenir sont essentiellement celles communes à toute artériographie ou embolisation, notamment liées au point de ponction (hématome, faux anevrysme, dissection).
L'embolisation en image
Références scientifiques
